Adieu n’existe pas
Tous ne sont pas satisfaits de notre décision de quitter les Pays-Bas pour la France et cela nous affecte aussi. Comment y faire face ? Cet aspect devient une partie importante de notre processus, même si cela ne se voit pas de l’extérieur.
Rétrospectivement, nous constatons qu’en plus d’une grande motivation, il faut du courage pour franchir le pas vers l’étranger, après 25 ans de vie dans la même maison. Nous chérissions notre maison à Hapert. Je n’avais jamais imaginé qu’un déménagement pouvait vraiment entraîné un déracinement physiquement palpable ! J’avais déjà déménagé auparavant, mais je sentais maintenant l’impact d’un enracinement plus long et qu’une phase importante de ma vie se terminait. Le Buddha nous enseigne que toute douleur et tout chagrin provient de l’« attachement ». L’attachement aux choses, aux gens, au statut. L’attachement n’est pas mauvais en soi, mais il faut éviter qu’il ne s’en prenne à soi. Passer d’abord d’Hapert à Horst était donc une bonne idée pour diviser la grande étape en deux. Lorsque nous avons quitté Hapert, j’ai versé beaucoup de larmes, mais j’ai aussi su en moi-même que c’était la bonne chose à faire. Sachant que Horst était une station intermédiaire, notre intégration s’est limitée à nos chers voisins.
Combien de fois va-t’on camper dans un avenir proche ? Après mûre réflexion, nous avons décidé de vendre la caravane. Nous étions également attachés à notre maison-escargot, et les larmes n’ont pas tardé à couler. Mais nous avons gardé un œil sur l’autre : est-ce que nous continuons ? Oui !

On emporte nos beaux souvenirs avec nous où que l’on aille. Et dire adieu aux gens ? Les êtres humains sont des passants sur notre chemin de vie, c’est comme ça que je le vois : on se rencontre pour co-créer ensemble, et quand c’est fait, chacun part de son côté. On s’attache à certains plus qu’à d’autres. En tant que famille, on se choisit mutuellement pour s’engager plus longtemps et plus profondément pour des raisons spécifiques. Ces raisons ne sont pas toujours évidentes du point de vue terrestre, mais elles le sont dans l’autre dimension. Cette connaissance me fait voir les choses différemment. Elle place ma vie, la prospérité et l’adversité, dans une perspective différente : elle devient moins lourde et je prends conscience de ma propre influence. Je pourrais vous en parler pendant des heures, mais mieux vaut lire un livre ou suivre un atelier sur ce sujet vous-même.
Je dis au revoir à des gens sans leur dire au revoir : un lien subsiste toujours, même après la mort.
Et puis il y a nos parents et notre fille aux Pays-Bas, qui auraient préféré nous avoir à proximité. La douleur et la joie vont de pair : qu’est-ce qui est à moi, qu’est-ce qui n’est pas à moi ? Ce sujet demande lui aussi réflexion et approfondissement. En fin de compte, il est difficile, voire impossible, de se mettre complètement à la place d’une autre personne et de comprendre ses décisions : chaque personne est unique et a ses propres objectifs d’apprentissage dans la vie. D’où mon appel à l’humanité, y compris à moi-même : ne jugez pas.
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